Dans ce nouveau café psycho, Sarah Jeannin, psychologue clinicienne et docteure en éthologie nous partage une réflexion de l’auteur Kundera au sujet de l’amour, inspirée de la relation qui unit l’un de ses personnages principaux dans L’Insoutenable légèreté de l’être : Tereza, et sa chienne Karenine.
Réflexion sur l’amour par Milan Kundera
Je souhaitais partager avec vous aujourd’hui un extrait du livre de Kundera, L’Insoutenable légèreté de l’être, dans lequel l’auteur propose une réflexion intéressante sur l’amour, à partir de la description de la relation que Tereza, l’un des personnages principaux, entretient avec sa chienne Karénine.
C’est un amour désintéressé :
Tereza ne veut rien de Karénine (sa chienne). Elle n’exige même pas d’amour. Elle ne s’est jamais posé les questions qui tourmentent les couples humains : est-ce qu’il m’aime ? A-t-il aimé quelqu’un plus que moi ? M’aime-t-il plus que je ne l’aime ? Toutes ces questions qui interrogent l’amour, le jaugent, le scrutent et l’examinent, peut-être le détruisent-elles dans l’œuf. Si nous sommes incapables d’aimer, c’est peut-être parce que nous désirons être aimés, c’est-à-dire que nous voulons quelque chose de l’autre (l’amour), au lieu de venir à lui sans revendications et de ne vouloir que sa simple présence.