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Le concept de “couple”

Le concept de “couple” chez les animaux

Pour cette nouvelle pause café-psycho, Sarah Jeannin nous parle du concept de couple chez les animaux :

“Dans la nature le régime le plus fréquent est la polygynie, c’est-à-dire l’association d’un seul mâle avec plusieurs femelles. L’inverse (polyandrie) est rare mais se retrouve notamment chez certains insectes ou chez le jacana par exemple où les mâles couvent leur nid pendant que leur femelle va retrouver un autre mâle. D’un point de vue évolutif, la polygynie permet de ne pas mettre tous ses gènes dans le même panier, ce qui a pour effet d’augmenter la diversité génétique de la descendance.

Les animaux monogames, c’est-à-dire qui s’accouplent avec un seul partenaire au moins le temps d’une saison et qui participent à l’éducation de leur progéniture et qui défendent les petits contre les dangers sont plus rares. Selon une étude parue dans Science, moins de 5% des espèces animales seraient monogames : 90% des espèces d’oiseaux, pas plus de 9% des mammifères dont 16% des carnivores (plutôt les petits comme le fennec ou le chacal), 30% des primates (mais ni le chimpanzé ni le gorille) et de nombreux rongeurs. À noter qu’aucun cétacé n’est monogame !

La monogamie sociale varie en termes de durée, selon les espèces : les couples peuvent rester ensemble une année, une saison et plus rarement la vie entière ! Parmi les animaux qui restent ensemble toute la vie : la marmotte, le lycaon, le gibbon, la chauve-souris, le loup, le cygne, l’albatros, la tourterelle, le dragon du komodo, etc.

La majorité des animaux est-elle fidèle ? NON. La monogamie sociale n’implique pas la monogamie sexuelle à de très rares exceptions près (loups, albatros, ou encore campagnols des prairies…). Les cas d’accouplements hors couples sont mêmes fréquents chez ces espèces dites monogames. De nombreux mâles sont conduits à élever des jeunes qu’ils n’ont pas engendrés… ! Par exemple chez les oiseaux, 75 % de la progéniture d’une population est issue d’une « copulation extra-pair ». Et il y a toujours des exceptions individuelles en plus. En effet le but d’un individu est de se reproduire, donc plus il a de partenaires sexuels plus il a de chances d’avoir des petits.

En revanche, chez de nombreuses espèces il est essentiel de garantir l’éducation des enfants, d’où l’intérêt de former un “couple social” (ce qui n’empêche pas les parents d’aller voir ailleurs quand le besoin de reproduction s’en fait sentir !). Exemple : chez les bruants de champs, en principe monogames, lorsque le soleil se couche, certains mâles viennent chanter la sérénade dans les bois, espérant attirer des femelles supplémentaires.

Toutefois la monogamie semble être un avantage évolutif indéniable. La preuve : lorsqu’un mammifère ancestral devient monogame, ce mode d’appariement persiste systématiquement chez les espèces descendantes.”