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La solidarité existe-t-elle dans le règne animal ?

Pour ce nouveau café étho, @sarah.jeannin nous parle de la solidarité chez les animaux !

On a longtemps pensé que le règne animal était soumis à la loi du plus fort, en l’interprétant dans le sens de la compétition uniquement. Or, on sait aujourd’hui que l’entraide, la solidarité, est primordiale à la survie, « l’union fait la force », en particulier chez les espèces sociales, qui vivent en groupe. On s’aide essentiellement pour se nourrir (attaque) ou pour se protéger (défense). Par exemple les baleines, les orques ou les dauphins chassent en groupe, les buffles se regroupent par dizaines pour intimider les lions. 

L’entraide est tellement efficace, que certaines espèces différentes font naturellement ce qu’on appelle du mutualisme ou « symbiose » : ils s’échangent des services, coopèrent pour augmenter leurs chances de survie. 
Par exemple, en Arabie saoudite, des chiens errants et des babouins ont élu domicile près d’une décharge : ils partagent les lieux en bonne entente, ils assurent mutuellement la garde du territoire. Les babouins épouillent les chiens, signe qu’ils sont véritablement adoptés par leur clan et ils leur arrivent de voler un chiot comme dans les rites d’adoption forcée. Autre exemple, au Mozambique les chasseurs de miel collaborent avec le “grand indicateur”, un oiseau qui a appris à siffler pour conduire les chasseurs aux endroits où se trouvent les ruches. Cela est bénéfique pour lui aussi car il a besoin de l’humain pour déterrer la ruche et manger les larves à l’intérieur. Un cas rare de mutualisme entre les humains et les animaux sauvages en liberté. Au parc de Yellowstone, on a déjà observé des loups et des corbeaux chasser en duo : le corbeau cherche des proies et émet un signal au loup quand il les a trouvées, pour le guider. Cela permet au loup de trouver plus facilement son repas du jour, et cela permet au corbeau de manger des proies fraiches, qu’il n’aurait jamais pu tuer tout seul. 

👉Ainsi, des espèces très différentes ont appris à communiquer et à grouper leurs intérêts pour survivre.

Mais y a-t-il chez les animaux des comportements d’aide qui soient désintéressés, qui ne demandent pas de réciprocité ? 
On peut en effet se dire que l’entraide, l’altruisme, apparaissent chez les animaux car cela procure un avantage évolutif, mais on observe parfois des comportements d’aide spontanés : un éléphant qui en aide un autre, un chimpanzé qui console un congénère après un conflit pour diminuer sa détresse, et plus rare, des comportements extrêmement coûteux comme Washoe, le chimpanzé de la famille Gardner (qui savait utiliser le lexigramme), qui a arraché les fils électriques de sa clôture pour venir en aide à une congénère dans l’eau au risque de se noyer lui-même.

De tels comportements sont controversés entre des individus d’espèces différentes, sauf s’ils se sont développés ensemble et partagent une grande familiarité. Mais il y a d’innombrables interprétations erronées sur les vidéos qui circulent sur les réseaux ; c’est bien souvent nous qui construisons l’histoire qui nous est suggérée. Par exemple, les wombats ont été érigés en héros pendant les terribles incendies en Australie car ils auraient permis à de nombreuses espèces, comme les wallabies et les échidnés, d’échapper aux flammes grâce à leurs terriers. En réalité, les wombats ont de très nombreux terriers, certains sont donc inoccupés et peuvent être squattés par d’autres espèces en certaines circonstances extrêmes. 

Il ne faut pas oublier que chez nous humains, il y a le plaisir “valorisant” et l’image sociale qu’un individu donne à voir en apportant de l’aide. Je ne sais pas si cela existe chez l’animal, mais peut être ! Ce qui est certain c’est que dans la nature chaque être vivant, de n’importe quelle origine, sert à la vie d’un autre être vivant.

Comme le dit Victor Hugo : « Rien n’est solitaire, tout est solidaire ».